"Suis-je né le jour où ma mère m'a mis au monde? Suis-je né la nuit où mes parents se sont aimés? Et avant cet instant, où était dispersée cette galaxie de dix milliards de milliards de milliards d'atomes qui allait devenir moi?". Les doutes éternels de l'humanité: l'origine du monde, de la vie, le sens de l'existence... mais où trouver les réponses? Le documentaire "Genesis", écrit et réalisé par Claude Nuridsany et Marie Pérennou, cherche les explications dans la nature.

Après le succès international de "Microcosmos" (Sélection Officielle du Festival de Cannes 1996, cinq César 1997), les deux réalisateurs français reviennent avec l'histoire de nos origines. À l'aide d'un griot (poète musicien ambulant) africain, le documentaire raconte, en se servant d'une narration pleine de métaphores, la formation de l'univers, l'apparition du premier être vivant, l'évolution des espèces, l'amour et la mort sur la planète Terre. "La vie est une forme de lutte contre le temps, une forme qui dure en dépit de la loi universelle qui pousse toute forme organisée vers le désordre, le chaos", dit Sotigui Kouyaté, le narrateur de ce conte magnifique.

"Genesis" n'est pas le documentaire typique qui parle de la nature. "Genesis" est un film qui non seulement montre mais qui surtout transmet, grâce à un contrôle technique exhaustif (étude de la lumière, des plans, des mouvements), et à une bande-son composée par Bruno Coulais et Laurent Quaglio, qui sert à décrire chaque situation. La musique devient un élément dramatique, "c'est une façon de prendre nos distances avec le naturalisme pur et dur. Dès le début, nous avons imaginé "Genesis" comme une sorte de conte musical..." expliquent les réalisateurs.

Le film est original du début à la fin. Même si le sujet a été traité des dizaines de fois, la façon de le présenter est unique. Les insectes, déjà protagonistes de "Microcosmos", à côté des poissons, sont les espèces choisies pour nous montrer la reproduction, la lutte, la mort. Ainsi on trouve la danse de l'amour des araignées pholques, le jeu d'accouplement des crabes violonistes et le paradoxe du poisson pêcheur.

Mais l'aspect remarquable de "Genesis" est sa volonté de se diriger vers tous les publics. Les enfants et les adultes sont attirés par un langage simple et par un griot africain qui devient une sorte de magicien.

"Genesis" explique, raconte, suggère, ... s´approche de la nature pour nous la montrer telle qu'elle est. Le spectateur se lève avec une autre vision du monde, avec des nouvelles questions en tête. L'écran devient noir, comme l'image d'un univers infini, impossible à penser, à toucher... et le mystère reste mystère.

(Rosa Arroyo García)